L’éditorial du mois donne carte blanche au photographe d’origines mauritanienne et sénégalaise Bechir Gueled. De cette collaboration découle un travail en deux temps, dont les intitulés tirent leurs noms du hassanya, dialecte arabe parlé en Mauritanie :  Yowgui (désigne la nostalgie, le manque perçu) et Ewlad el Shor (Les Enfants Magiques). Bechir explique avoir voulu s’amuser en créant différents sets, tout en rendant hommage aux vestiaires ouest-africains.

Pour ce faire, plusieurs tableaux ont été dressés, avec à chaque fois des pièces inspirées de l’Afrique de l’Ouest comme fil conducteur. Les mannequins s’habillent ainsi de robes en pagne, boubous traditionnels, bagues touaregs et colliers provenant du Sénégal.

Tirant ses influences de grands photographes africains tels que Seydou Keïta, Oumar Ly et Malick Sidibé, Bechir exploite dans Yowgui son medium de prédilection, le polaroïd : « J’ai cherché à m’amuser en post-production pour donner des rendus qui sont propres à mes goûts et à mes inspirations. ». La signification du titre de la série photo et l’utilisation du polaroïd ne sont pas anodins :

“

Inconsciemment,
tout ce que je fais naît de ma nostalgie débordante.

”