Ashish Spring 2023
Une célébration de l’Inde sans sari.
Crédit photo : Ashish Shah
Né à Delhi, c’est dans la capitale londonienne que le créateur Ashish Gupta construisit sa carrière durant ces 20 dernières années. Connu pour mélanger influences occidentales et orientales, il n’avait jusque-là jamais créé de silhouettes depuis son Inde natale. Dévoilée en octobre dernier, la collection prêt-à-porter printemps 2023 de sa marque éponyme s’impose comme un retour aux sources réussi. Débarrassées du filtre british qui s’opérait sur les précédentes collections, les pièces semblent prendre une dimension plus profonde. Ici ce n’est pas l’Inde qui s’adapte à la Grande-Bretagne, mais bien l’Occident qui s’adapte à l’Inde d’Ashish.
Crédit photos : Ashish Shah
Le créateur s’associe au talentueux photographe Ashish Shah dont les précédents travaux dessinent une Inde plurielle et audacieuse, à l’image du casting choisit pour incarner la collection. Cette dernière est capturée dans un ancien pavillon de chasse datant de l’empire colonial, terrain de jeu idéal pour y glisser les multiples références au sein desquelles Ashish Gupta confie avoir puisé lors d’un entretien avec VOGUE.
Parmi elles, la sculpture de bronze datant de la préhistoire « Dancing Girl » se dissimule entre poses anguleuses et accumulations de bracelets en argent. Jujubes, couvre-lits en velours des années 1970 et films masala des eighties s’incarnent dans les motifs et couleurs pop des tenues.
Désignant initialement un mélange d’épices, le terme masala s’emploie également pour les films indiens, bangladais et pakistanais s’amusant à mélanger les genres. L’énergie émanant de ces films se retrouve ainsi dans les vêtements, véritables cocktails colorés entre sequins, carreaux madras et fleurs dessinées à la main. Ashish Gupta aime la culture indienne et la célèbre avec brio. Son hommage le plus tendre réside sans nul doute dans le clin d’œil à la scène dans les champs de tulipes du film Silsila, romance bollywoodienne sortie en 1981.
